«365 jours plus tard, en va-t-il différemment?»

Isabelle Buesser-Waser – 14 décembre 2023
Lors de l’Assemblée Générale de GastroVaud le 11 décembre à Pully, Gilles Meystre, président de la section cantonale, a fait le point sur l’année écoulée et sur les difficultés qui jalonnent le parcours des restaurateurs vaudois.

«365 jours plus tard, en va-t-il différemment?», demande Gilles Meystre lors de son discours d’introduction à l’Assemblée Générale de GastroVaud 2023. Cette question fait référence aux nombreuses difficultés évoquées une année plus tôt: la crainte de pénurie d’énergie, la hausse des prix, les cas de rigueur et la pénurie de personnel.

Cas de rigueur, hausse des prix et pénurie de personnel
«Sur le front de l’énergie, la crainte de pénurie s’est certes estompée, mais les factures continuent d’augmenter», lance le président de GastroVaud. En effet, alors qu’on ne craint plus de subir des coupures de courant alternées, les prix continuent de prendre l’ascenseur. Mais pour Gilles Meystre, ce n’est pas le seul piège à déjouer pour la branche. Le remboursement des cas de rigueur reste suspendu au-dessus des têtes des établissements, à l’image d’une épée de Damoclès. Toutefois, les nombreuses démarches entreprises par les associations cantonales, dont GastroVaud, et GastroSuisse ont permis d’arriver à un accord de principe pour les indépendants uniquement. Le remboursement des cas de rigueur ne sera pas exigé dans trois cas de figure: une cessation d’activité due à la maladie, une cessation d’activité due à la mort et une cessation d’activité pour cause de retraite. Un assouplissement bien trop maigre selon l’orateur du jour.
Un autre dossier épineux abordé lors de la séance concerne la pénurie de personnel. «Nous n’avons naturellement pas la prétention de résoudre le problème, qui dépasse largement notre branche et qui n’est pas propre à notre pays. Mais nous pouvons tenter de l’atténuer», poursuit le président qui présente dans la foulée les démarches entreprises durant l’année écoulée: à savoir trois formations destinées à des publics différents. La première a permis d’enseigner les bases du service à quelque 250 étudiants afin qu’ils puissent travailler comme extras durant leurs études. La deuxième s’adresse aux permis S. Elle a été mise en place en septembre avec la collaboration d’Hotel et Gastro Formation Romandie et de l’Etat de Vaud, qui en assurait le financement. Grâce à cette initiative, douze personnes ont suivi la formation d’Aide de cuisine d’une durée de 30 jours et sept autres la formation d’Agent d’entretien polyvalent d’une durée de 25 jours. «Elles sont à votre disposition et hypermotivées, et je compte sur vous pour leur faire bon accueil», recommande Gilles Meystre aux restaurateurs du canton. «Je sais aussi que la plupart d’entre eux ne sont pas véhiculés, ce qui pose problème suivant les horaires qui leur sont imposés. Mais s’il vous plaît, ne découragez pas les bonnes volontés et prenez contact avec la direction générale de l’emploi et du marché du travail du canton de Vaud au 021 316 50 50.» La dernière formation est un nouveau cours qui n’a pas vocation à augmenter le nombre de collaborateurs potentiels disponibles, mais à accroître la qualité du conseil et du service dans les établissements.

De belles réussites
L’Assemblée s’est également penchée sur les aspects plus positifs liés à la branche et les réussites qui ont marqué l’année. Après avoir souligné le joli succès et les retours particulièrement positifs des clients suite aux Pintes vaudoises, Gilles Meystre a rendu hommage à quatre membres du Comité pour leur travail acharné. Tout d’abord Laura Rod, présidente de la section Lavaux-Oron et co-présidente de slow food suisse, «qui prêche le bon, le lent et le local avec passion et conviction» ainsi que Nicoline Anjema Robin et Andrey Jaccoud, qui restent dans la branche et reprennent des établissements bien connus sur la Côte. «Félicitations Mesdames, vous êtes nos superwomen et je suis fier de vous compter dans notre Comité!» Puis Alexandre Belet, président de GastroLausanne, qui est monté au front avec son Comité pour rétablir une concurrence plus loyale entre Bô Noël et les restaurateurs lausannois.

Cadre réglementaire
Durant la séance, les modifications du cadre légal et réglementaire pour 2024 ont également été énumérées. D’une part, la TVA sera revue à la hausse dès le 1er janvier. GastroVaud recommande donc à ses membres d’adapter leurs tarifs. Et d’autre part, l’obligation d’annonce des postes vacants sera allégée. Les postes de chef-fe de rang, chef-fe de service, chef-fe de secteur, auxiliaire de service ainsi que de plongeurs et casseroliers sont désormais dispensés d’annonces.

Partie officielle
L’Assemblée générale de la section cantonale a également permis au nouveau trésorier, Hans Haueter, de présenter le budget 2024. Celui-ci a été approuvé à l’unanimité suite aux recommandations de la Commission de gestion. Par ailleurs, le président a souhaité la bienvenue à Julien Reichenbach en tant que nouveau président de la section du Chablais. Ce dernier, qui est à la tête de Reichenbach Saveurs et de l’Auberge de la Couronne à Yvorne, reprend le flambeau de Joseph Pellegrino.