«Produire localement pour contrer l’inflation»

Caroline Goldschmid – 01 septembre 2023
Député suppléant au Grand Conseil valaisan, l’UDC Julien Besson se lance dans la campagne fédérale afin de continuer ses expériences dans la vie politique. Pour défendre les intérêts de la branche, il compte s’attaquer en premier lieu à l’inflation et au pouvoir d’achat. Interview dans le cadre de notre série «Elections à la carte».

En novembre 2016, vous avez eu l’opportunité de reprendre Le Britannia Pub, à Martigny. En tant que cuisinier de formation, pourquoi avoir opéré ce virage vers le monde du bar?
Julien Besson: Quand j’étais cuisinier, dès la fin de mon service, j’animais les bals de la vallée et je mettais la musique dans un bar, au Châble, tous les week-ends. J’ai toujours aimé l’animation! Comme j’adore organiser des événements, je me suis dit: pourquoi ne pas tenir un bar!

Donc vous organisez aussi des événements au Britannia Pub?
Oui. Nous avons notamment une programmation d’été, avec des concerts-grillades sur la terrasse, de 18h à 22h. Dès l’automne, j’organise des concerts à l’intérieur. Dans le cadre de la Foire du Valais, notre bar propose «l’after Foire» avec DJ tous les soirs dès 21h. Durant l’hiver, les soirées raclette ont lieu le mardi. Tous les mercredis de l’année, c’est soirée karaoké et tous les jeudis de l’année, c’est happy hour, de 17h à 20h. Enfin, le vendredi, des tapas sont offertes à chaque tournée commandée de 17h à 20h.

Vous êtes multitâche: à la fois gérant, serveur et animateur?
Mes tâches tournent principalement autour de la gérance du bar, qui inclut l’administration, le recrutement, le service et de l’organisation des events. Avec le temps, j’ai laissé les platines de côté.

En tant que professionnel de la restauration, quelles sont vos principales préoccupations aujourd’hui?
Je pense d’abord à l’inflation. Les prix sur les matières premières augmentent continuellement, mais jusqu’à quand pourrons-nous répercuter cette hausse sur nos prix? Nous sommes les derniers maillons de la chaîne et les clients nous font part de leur mécontentement. Et je les comprends tous à fait. A titre d’exemple, la bière a pris l’ascenseur.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix des céréales n’a cessé de grimper, ce qui vous impacte directement, étant donné que la bière est au cœur de l’offre de votre bar ...
C’est sûr, le prix des céréales a fortement augmenté. Mais nous avons aussi un problème avec le prix des bouteilles en verre et donc des bouteilles de bières, notamment à cause d’une usine de production de verre qui a été détruite. Sans oublier les coûts de l’énergie, qui grimpent eux aussi. Donc il s’agit de recalculer régulièrement ses marges, le but étant de pouvoir travailler en limitant la casse pour nous et pour les clients.

Parallèlement à votre emploi de gérant de bar, vous êtes également actif au niveau associatif, puisque vous avez repris la présidence de l’Association des cafetiers-restaurateurs du district de Martigny fin 2022 ...
Nous sommes la deuxième plus grande section régionale du canton, après Sion, avec plus de 200 membres. L’année prochaine, le 24 août, notre comité organisera la course des garçons et des filles de café, ouverte à tout public au cœur de Martigny.

Quand votre parcours politique a-t-il commencé?
J’ai été élu député suppléant au Grand Conseil valaisan en 2021. Au sein de l’UDC, les suppléants font le même travail que les députés et siègent autant qu’eux. C’est-à-dire que nous déposons des interventions et prenons la parole pour défendre nos objets.

Pourquoi avez-vous choisi l’UDC?
C’est le parti du peuple, le parti agrarien. Il défend les valeurs de notre pays et c’est ce qui me touche au cœur.

Quelles sont les idées et les valeurs de ce parti dans lesquelles vous vous reconnaissez?
L’UDC défend notre agriculture et notre viticulture. Il s’agit aussi de défendre la neutralité de la Suisse, qui s’avère particulièrement importante aujourd’hui!

Pourquoi vous lancer dans la course au Conseil national?
Je me suis présenté avant tout parce que c’est une expérience de vie. Nous aurons les élections communales en automne 2024 et mon souhait serait d’obtenir un siège au Conseil communal de Martigny. Ce qui qui serait historique pour notre parti sur la ville. Mon but est d’occuper un siège afin de pouvoir défendre ­l’hôtellerie-restauration dans la commune de Martigny.

En quoi faire campagne au niveau national vous aiderait-il à être élu au niveau communal?
L’idée est justement d’acquérir de l’expérience à travers cette campagne nationale. Chaque campagne est différente. Les élections se suivent et permettent de se faire connaître en fonction de nos idées. Pour moi, il est important que la population puisse voter en sachant pour qui et pourquoi.

Donc vous ne voulez pas devenir conseiller national?
Bien sûr que j’en ai envie. Il faut simplement être réaliste et comprendre qu’en tant que nouveau venu dans la politique valaisanne, il faut le temps de faire ma place! Quand on peut faire bouger les choses sur le plan national, cela ne peut qu’être intéressant.

Mais il peut y avoir des surprises!
L’espoir fait vivre, il paraît! J’encourage d’ailleurs toute la profession à me soutenir afin de porter notre voix à Berne.

Que ce soit au niveau national ou communal, comment comptez-vous défendre les intérêts de la branche?
Le combat pour contrer l’inflation constitue l’un des piliers de ma campagne, car, comme je l’ai mentionné précédemment, c’est un problème majeur pour les acteurs de notre branche. L’idée serait de produire un maximum de denrées localement afin d’être autonomes. Autre sujet qui me tient à cœur: nos retraités, qui sont de plus en plus démunis face à de si petites rentes. Je pense qu’il y aurait moyen d’augmenter les rentes AVS pour permettre aux aînés de vivre décemment. Ils ont travaillé toute leur vie pour nous laisser un avenir meilleur, c’est un minimum qu’on leur doit il me semble.

Quelles sont les qualités qui font de vous un bon politicien?
Je défends notre branche au parlement valaisan avec mes collègues restaurateurs depuis deux ans maintenant et quand j’ai une idée en tête, je vais jusqu’au bout ! Non seulement, je fais mon maximum pour défendre une idée, mais je me bats aussi de toute mes forces pour qu’elle se concrétise.