Un hiver en double teinte

Isabelle Buesser-Waser – 15 février 2024
Alors que les stations de ski valaisannes de haute montagne profitent de conditions idéales et d’une belle fréquentation, les domaines skiables fribourgeois, doivent jongler avec la fermeture graduelles des pistes de ski. Une situation extrême qui se répercute également sur les restaurants d’altitude. Extrait de l'article qui sera publié dans l'édition papier du 22 février.

«Les Marécottes se trouvent dans une région qui a des précipitations au-dessus de la moyenne. Quand on a pas de canon à neige, on a pas de garantie, mais pour l’instant on estime que c’est le bon équilibre pour nous», raconte Gianluca Lepori, directeur de Télémarécottes (VS). La petite station est l’un des domaines valaisans de haute altitude et membre du Magic Pass les plus accessibles depuis les autres cantons romands. Cette année, contrairement aux stations vaudoises et fribourgeoises, les installations situées entre 1700 et 2200 mètres lui permettent de disposer d’un bel enneigement naturel et la météo, particulièrement ensoleillée, favorise grandement l’afflux d’amateurs de glisse. «Cet hiver, on enregistre une fréquentation en nette hausse, grâce à un enneigement précoce – on a pu ouvrir dès le 2 décembre – et une météo très favorable pendant les vacances et les weekends», poursuit Gianluca Lepori. 

Mais la situation est tout autre dans le canton de Fribourg, où quelques domaines ne comptabilisent presque aucun jour d’exploitation. En effet, la majorité des pistes fribourgeoises se trouvent entre 1000 et 1500 mètres d’altitude, et les précipitations ont souvent pris la forme de pluie en-dessous de 1500 mètres en début de saison. «Certaines stations fribourgeoises ont réussi à sauver les meubles grâce à l’enneigement mécanique lorsque les températures étaient négatives, mais d’autres n’ont pratiquement pas ouvert. Actuellement, cela devient très difficile pour tout le monde, la couche de fond diminue à vue d’œil. Par ailleurs, les températures élevées ne permettent pas de faire fonctionner les canons. On s’attend donc à la pire saison depuis 20 ans», confie le directeur de Télécharmey (FR), Claude Gendre.

Gérer les écarts de fréquentation dans les restaurants
Même lorsque la saison est bonne, les stations font face à de gros écarts de fréquentation. On peut passer de 1500 à 250 skieur en un jour. «Dans le restaurant de la Creusaz, nous fonctionnons avec une équipe fixe sur la saison et nous engageons des extras pour les weekends et les vacances. Les congés sont pris durant la semaine, hors vacances scolaires», indique le directeur de Télémarécottes.

Ce système bien rôdé semble être la norme pour les restaurants qui se trouvent sur les pistes suisses. Mais comment cet équilibre fonctionne-t-il quand l’enneigement se fait si rare que les pistes de ski deviennent impraticables?

Lire l'article complet dans l'édition papier du 22 février